Nature du sol
Avant toute intervention, la première chose à considérer est l’évacuation de l’eau. Traditionnellement, les pavés se posent sur un lit de sable, lui-même installé au-dessus d’une assise stable et drainante. Dans tous les cas, il faudra réaliser une pente de 2 cm par mètre dans l’assise,
afin de garder un lit de pose d’épaisseur constante. Une connaissance des caractéristiques du sol est requise, car selon la perméabilité de celui-ci, d’autres systèmes de drainage pourront être nécessaires pour assurer la pérennité de l’ouvrage (caniveaux, avaloirs, etc.).
Deux modes de pose sont possibles : le choix sera dicté par la nature du sol, du matériau modulaire choisi et du niveau de circulation prévu. Il convient de se reporter à la norme NF P98-335.
- La première pose, dite «souple», est mise en œuvre sur un sol souple. La structure (assise et lit de pose) sera réalisée avec du sable ou du sable stabilisé, soit un mélange de sable sec et de ciment faiblement dosé (150 kg/m3). Ce dernier s’utilise lorsqu’il existe un risque de migration des fines sous l’action de l’eau ou en cas de fortes sollicitations. L’épaisseur du lit de sable devra être homogène, sans quoi des poinçonnements ou des tassements différentiels pourraient apparaître.
- La seconde pose, dite «rigide» ou «semi-rigide», est mise en œuvre en présence d’une dalle en béton ou en grave ciment. Les pavés sont alors posés sur une chape de mortier. L’assise rigide assure une meilleure réduction de la pression depuis la surface vers le sol, mais elle n’est recommandée que pour les petites surfaces et un trafic occasionnel.
Butée
Quelle que soit la nature de la pose, la zone pavée doit être butée longitudinalement et transversalement par des bordures scellées ou encastrées dans la fondation, voire par des longrines en béton si le trafic est intense. Afin de souligner l’ouvrage, ces pavés de bordure pourront être différents (par leur hauteur et/ou leur nature) de ceux utilisés pour la zone pavée.
Le type de revêtement modulaire peut influer sur le choix de la pose. Ainsi, avec des pavés éclatés en pierre naturelle – c’est-à-dire dont aucune face n’est sciée –, on aura plutôt recours à une pose souple, sur du sable roulé. Car les pavés, avec leurs anfractuosités, s’ancrent bien dans le matériau granulaire. Pour ceux en pierre naturelle sciés ou en pierre reconstituée, une pose sur mortier sera préférable pour un bon scellement. Les pavés en béton, quant à eux, seront toujours mis en œuvre sur du sable ou du sable stabilisé: lors de la prise du mortier, le ciment qui remonte les marque. Les efflorescences, qui se présentent sous la forme de taches plus ou moins foncées, résultent d’une réaction chimique incontrôlable.
Scellement pour revêtement portant
Toute surface pavée demande un jointoiement. En effet, pris individuellement, les pavés n’offrent que peu de résistance aux déplacements et rotations. La portance de l’ouvrage repose sur «l’effet dalle» créé par les joints. Lorsque ces derniers sont réalisés dans les règles de l’art, l’ouvrage peut tenir jusqu’à trente avant années avant une campagne de rejointoiement.
Dans le cas d’une pose sur sable, les joints seront réalisés au sable ou au mortier. Pour un usage privatif, les joints au sable suffisent. En revanche, ils peuvent être rapidement dégarnis, lorsque la surface est régulièrement nettoyée à la balayeuse; on privilégiera alors le mortier (entre 350 et 450 kg de ciment par mètre cube de sable).
Les joints en mortiers résines constituent une solution plus résistante que les joints en sable (notamment face aux sels de déverglaçage), et plus souple que les joints en mortier classique (ils n’occasionnent pas de retrait). Néanmoins, leur coût est plus élevé.
Afin de verrouiller les pavés sur les terrains en pente (comme les descentes de garage), on peut recourir aux joints en sable polymère drainant. Ces derniers, mélange de sable et de liant, sont appliqués à sec et durcissent après un arrosage. Là encore, la solution s’avère
onéreuse (il faut compter 15 à 20 euros/m2 contre 3 ou 4 euros/m2 avec du sable), mais peut convenir pour des petites surfaces. Avec les pavés en pierre reconstituée de couleur claire (aspect calcaire), on réalisera un jointoiement au mortier de manière à assurer la cohérence esthétique de la surface. Contrairement à ceux en béton, ces pavés, souvent traités en surface, ne craignent pas les remontées de laitance.