Avec le temps, les réseaux d’assainissement et de plomberie subissent divers désordres : corrosion interne des parois, fissurations, infiltrations racinaires ou dépôts calcaires entraînant des pertes de charge et des fuites récurrentes. Ces pathologies génèrent des coûts d’exploitation élevés et, à terme, peuvent nécessiter le remplacement complet des canalisations, une opération lourde et intrusive.
Le chemisage par gainage structurant constitue une alternative économique et performante à ces interventions. Réalisée à l’aide de résines époxydiques ou de manchons polymérisés en place (CIPP), cette technique permet la réhabilitation des conduites sans ouverture de tranchée ni démolition. Conforme aux normes NF et EN en vigueur, elle garantit une durabilité renforcée, une remise en service rapide et une réduction significative des nuisances pour l’environnement bâti et les usagers.
Le chemisage consiste à réhabiliter une canalisation détériorée en créant, à l’intérieur du conduit existant, un revêtement étanche et structurel. La technique repose sur l’introduction d’une gaine textile imprégnée de résine, qui durcit après polymérisation. Résultat : une canalisation réhabilitée sans ouverture de tranchée, conservant son tracé et sa section initiale.
Contrairement au remplacement complet, le chemisage canalisation supprime la nécessité de démolir des sols ou des murs, réduisant ainsi les nuisances, les délais et les coûts indirects.
Le succès d’une opération dépend directement du contrôle du support existant et de la maîtrise des paramètres de mise en œuvre : choix du type de gaine, formulation de la résine, gestion de la pression interne, respect des temps de polymérisation, inspection vidéo avant et après intervention.
Un professionnel aguerri saura adapter le chemisage tuyau PVC ou fonte en fonction du diamètre, de la configuration du réseau et des contraintes hydrauliques. Un mauvais calibrage peut entraîner une réduction excessive de section, un défaut d’adhérence du revêtement ou une résine mal durcie, compromettant la durée de vie de la réparation.
La réussite d’une opération de chemisage repose sur une succession d’étapes rigoureusement encadrées, de la préparation du chantier au contrôle qualité final.
1. Préparation et organisation du chantier
Avant toute intervention, une phase de préparation est indispensable : information des occupants ou usagers, mise en place de consignes d’usage (restriction temporaire de l’écoulement, arrêt ponctuel de l’activité) et sécurisation des accès. Cette anticipation limite les désagréments et garantit la bonne exécution des travaux.
2. Inspection initiale du réseau
Une inspection télévisée (CCTV) est réalisée pour localiser précisément les désordres : fissures, intrusions racinaires, ovalisations, dépôts ou défauts de joints. Elle permet d’adapter la méthode de réhabilitation au profil exact de la canalisation.
3. Curage et préparation mécanique
Le nettoyage constitue une étape déterminante. Un curage haute pression élimine les dépôts, graisses et tartre. Selon l’état du conduit, d’autres techniques peuvent être mobilisées : fraisage robotisé pour retirer les racines ou obstacles solides, ou traitement biologique pour limiter les dépôts organiques. L’objectif est d’obtenir une paroi parfaitement propre et apte à recevoir la gaine.
4. Mesure et préparation de la gaine
La gaine est dimensionnée selon le linéaire et le diamètre exacts du réseau. Elle est ensuite imprégnée sous vide avec une résine (polyester, vinylester ou époxy) afin d’assurer une pénétration homogène dans les fibres et d’éviter la présence de bulles d’air.
5. Mise en place de la gaine
Différentes techniques sont employées selon la configuration du chantier :
6. Polymérisation (durcissement de la résine)
Le durcissement est adapté au type de gaine et de résine :
Chaque procédé présente des avantages en termes de rapidité, d’uniformité et de résistance finale.
7. Contrôle qualité final
Une inspection vidéo détaillée est effectuée après polymérisation pour vérifier la continuité du revêtement et l’absence de défauts. Des contrôles complémentaires (tests d’étanchéité, vérification de la circularité et conformité aux normes NF/EN) garantissent la durabilité et la performance de l’ouvrage réhabilité.
Offre une résistance mécanique élevée, adaptée aux conduits soumis à des charges importantes ou à des contre-pressions. La polymérisation par UV permet une mise en service rapide et une excellente homogénéité du matériau.
La gaine en feutre, plus souple, s’adapte aux conduits présentant des changements de direction. L’époxy garantit une résistance chimique supérieure, adaptée aux réseaux d’eaux usées agressives, tandis que le vinylester offre une meilleure tenue aux hautes températures.
Méthode localisée pour le traitement de défauts ponctuels (fissure, joint défectueux). Une manchette imprégnée de résine est insérée puis dilatée sous pression, créant une zone renforcée, étanche et structurante.
Le chemisage continu consiste à insérer une gaine sur toute la longueur de la canalisation, sur des linéaires pouvant atteindre plusieurs dizaines de mètres. Ce procédé est particulièrement adapté aux réseaux enterrés de grande longueur (unitaires, eaux usées, eaux pluviales, collecteurs principaux) où les désordres sont généralisés : fissurations multiples, corrosion avancée, pertes d’étanchéité ou déformations structurelles.
La mise en place par inversion à l’eau, à l’air ou par traction permet d’obtenir une paroi interne homogène et continue, réduisant le nombre de raccords et limitant ainsi les points de faiblesse potentiels. La durée de vie des canalisations est prolongée de plusieurs décennies, avec une résistance accrue aux charges du sol et aux agressions chimiques.
Avantages pratiques :
Le chemisage partiel, également appelé chemisage ponctuel, cible uniquement les zones endommagées du réseau. Il est généralement réalisé au moyen de manchettes en fibre de verre imprégnées de résine, introduites puis dilatées sous pression pour colmater la zone fragilisée.
Cette méthode est privilégiée lorsque les désordres sont localisés : fissure isolée, défaut de joint, intrusion racinaire ponctuelle ou affaissement limité. Elle évite un traitement intégral du linéaire et constitue une solution économique et rapide, avec une remise en service quasi immédiate.
Avantages pratiques :
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